Télévision : 18 décembre à 21:10-22:58 sur CStar
film : comédie
Catherine se sent délaissée par son mari qui se passionne pour les bonsaïs. Comme si cela ne suffisait, voilà qu'Anna, leur fille unique, débarque chez eux avec son compagnon Thomas à cause d'un problème dans leur appartement. Catherine redoute la cohabitation. Et pour cause : c'est bientôt le capharnaüm chez elle, sa fille et son gendre n'étant pas des plus ordonnés. Catherine n'en peu plus et est bien décidée à chasser le jeune couple. Son mari, qui traînait des pieds jusque là, la soutient désormais. Entre la mère et la fille commence une guerre des nerfs sans merci. Catherine rend la vie impossible à sa fille qui a bien compris son manège... - Critique : La manière dont la comédie populaire va, en France, représenter l’après-Covid reste une interrogation en suspens. Avec son titre entre injonction gouvernementale et slogan d’extrême droite, Chacun chez soi, deuxième long métrage de Michèle Laroque (après le désastreux Brillantissime, en 2018), n’éclairera pas sur la question. Difficile de le lui reprocher : ce film de commande était présenté dès janvier 2020 au festival de l’Alpe-d’Huez, alors que le virus circulait à bas bruit sur le territoire national. Il fait donc, logiquement, comme si de rien n’était. Et n’en apparaît, aujourd’hui, que plus déconnecté. Une thésarde (Alice de Lencquesaing), accompagnée de son petit ami (Olivier Rosemberg), est contrainte de séjourner temporairement chez ses parents (Michèle Laroque et Stéphane De Groodt). Avec sa guéguerre entre jeunes et vieux, le film rejoint ainsi la litanie de productions françaises autour de la famille – l’une des rares formes de collectif qui tiennent encore debout. Ce désir de huis clos irrigue, depuis quelques années, le cinéma hexagonal « grand public », comme en témoignent, par exemple, Retour chez ma mère (Éric Lavaine, 2016) ou Marie-Francine (Valérie Lemercier, 2017). La médiocrité en étendard L’ironie, c’est que Chacun chez soi est devenu, malgré lui, le reflet d’une réalité sociologique : durant les restrictions sanitaires de 2020 et 2021, de nombreux jeunes adultes mal logés ont dû cohabiter, pour le meilleur et pour le pire, avec leurs parents. Dans cette comédie du « monde d’avant », l’écologie en prend pour son grade : un amateur de bonsaïs est forcément un illuminé, et un promoteur de coton bio, un arrogant. L’émotion est doucereuse et la médiocrité, portée en étendard. Les quiproquos sont boulevardiers et les décors, bourgeois – une maison confortable de La Celle-Saint-Cloud, près de Versailles. On entend des répliques du genre « Les enfants, c’est comme les cafards ! ». On se passerait bien d’une énième apologie de l’individualisme, quand trois confinements ont, mécaniquement, entraîné le repli sur soi.
Année : 2020
Avec : Alice de, Diva Sicard, Galice Gracci, Hichem Yacoubi, Laurence Bibot, Lionel Abelanski, Manuel Severi, Michèle Laroque, Mouak Olga, Olivier Rosemberg, Oriane Deschamps, Stéphane de
Télévision : 14 décembre à 22:35-00:25 sur France 4
film : drame
En Allemagne, après l'armistice de 1918. Tous les jours, Anna va fleurir la tombe de Frantz, son fiancé mort dans les tranchées de la Somme. C'est alors qu'elle surprend Adrien, un jeune Français venu se recueillir. Il finit par se présenter et dit à la jeune femme qu'il était ami avec Frantz. D'abord réticents à le recevoir chez eux, les parents de Frantz l'invitent à dîner et finissent par apprécier la présence du jeune homme, qui apaise leur peine en racontant ses souvenirs avec leur fils. Pendant ce temps, Kreutz, un nationaliste qui voudrait épouser Anna, voit d'un mauvail oeil l'arrivée de cet ancien ennemi. D'autant que l'amitié entre Anna et Adrien devient de plus en plus profonde... - Critique : En 1919, sur la tombe de son fiancé mort au combat, elle trouve un homme en pleurs. Anna ne savait pas que Frantz avait un ami français. Les parents du mort repoussent, d’abord, ce jeune homme qui ajoute à leur chagrin. Mais Adrien évoque avec tant de flamme sa vie avec Frantz, à Paris, qu’ils en redemandent. Un jour, il s’enfuit. Anna part à sa recherche, en France… Le film repose sur deux périples. Deux rêves qui ne peuvent que finir mal. Mais le grand personnage, c’est elle, qui s’éveille, se révèle, s’accepte — contrairement à lui. Chez Ozon, les images contredisent les discours. Sans doute parce qu’il confronte l’inconscient de ses personnages avec ce qu’ils disent ou taisent. Le cinéaste contemple leurs erreurs, leurs mensonges avec une indulgence dénuée de la provocation de ses débuts. Il semble avoir atteint l’osmose délicate entre audace et lyrisme. Reste l’épouvante, intacte, devant les pères. Dans Frantz, ils sont tous des infanticides qui envoient leurs fils à la mort et trinquent à leur décès. Le moment le plus intense est celui où deux de ces victimes s’étreignent dans une tranchée. L’un assassiné, l’autre épargné, mais à jamais mort.
Année : 2016
Avec : Alice de, Anton von, Axel Wandtke, Beer Paula, Cyrielle Clair, Egger Rainer, Ernst Stötzner, Johann von, Marie Gruber, Pierre Niney, Rainer Silberschneider, Silberschneider Johannes